Réhabilitons l’humanisme originaire

Par Chuck Noel, 

« Plus humain ; l’aspect humain et humanisme »ces termes sont ressortis à toutes les sauces par certains bien-pensants pour se donner bonne conscience sans connaître la signification de l’humanisme, tout en le détournant de son véritable sens. En effet, le terme humaniste est utilisé abusivement, qu’il en a perdu tout son sens initial.

Pour rester court, l’humanisme place l’individu au centre de sa réflexion, autrement dit l’humain. Pour pousser la démonstration plus loin, Nietzche est un humaniste car il propose à l’individu de se rapprocher (et non d’atteindre) le stade de « surhomme ». Ainsi, le Libéralisme est accessoirement par nature humaniste.

Une des principales caractéristiques de l’humanisme est le rejet de l’autoritarisme et du dogmatisme qui en découle. Par là, l’humanisme rejette par essence le positivisme. En outre, le l’humanisme repose sur l’idée de tolérance, non pas imposée ou construit par quelques institutions que ce soit, mais commandée par la seule poursuite de la conservation de l’être humain (cf. Locke par exemple). Autrement dit, la tolérance est la manifestation du commandement des droits naturels, dont le principe le principe de non-agression en serait la pierre angulaire. De ce fait, l’humanisme rejette la guerre. 



Ainsi, lorsque les « bien-pensants » partent d’un postulat pacifiste, on peut admettre qu’ils sont effectivement humanistes. Toutefois, la ressemblance avec l’humanisme s’arrête ici. En effet, les « plus humain » ne demandent qu’une chose, plus de règles, plus d’encadrement, plus de planisme et plus de positivisme. Remarquez lorsque vous voyez une manifestation d’un groupe X revendiquant « x » droits, ils ne réclament pas le respect des droits naturels, mais réclament des « droits à » ou « droits créances », soit des droits qui ne peuvent émaner d’une seule institution : l’État. L’humanisme est ainsi détourné, il ne devient qu’un instrument de domination des uns sur les autres, soit pour s’accaparer une quelconque supériorité morale sur les autres en dépit des conséquences, quand il ne s’agit pas tout simplement de soumettre les autres. Plus précisément, il s’agit d’un égoïsme rance fondé sur le sentiment d’appartenance à un groupe social donné, souvent constitué autour de caractéristiques physiques, pseudo-morales ou raciales. Il s’agit d’exister à tout prix, quitte à déformer la réalité, y compris l’essence de l’humanisme. L’humanisme, comme moyen d’élévation personnelle et libre, est dénaturé dans un champ de bataille perpétuelle de gangs flattant leur egos en désignant des ennemis imaginaires pour pouvoir exister. L’humaniste originaire n’a pas d’ennemis, il n’a au pire des concurrents.          

Pour prendre une illustration polémique, mais qui parle d’elle-même, l’immigrationisme (à ne pas confondre avec l’immigration, qui est un phénomène neutre et spontané) intervient dans cet optique.  Par conséquent, dire qu’il faut faire preuve « d’humanité » venir en aide aux migrants sans réfléchir des causes et conséquences d’une telle politique étatique, en dehors de la souveraineté du droit de propriété et de la volonté d’adhérer, pour le migrant, à un corpus de règles sociales acceptées par une population donnée, n’est pas un humanisme mais du positivisme coercitif. Autrement dit, très loin de l’idée de tolérance et de non agression base de l’humanisme.

Une autre illustration plus éloquente est celle de la réaction sur la victoire de la coupe du monde de football par l’équipe de France. Les pseudos-humanistes saluaient la victoire de l’Afrique ou de la diversité, au regard de pseudos-critères, sans regard pour les individus. Alors que l’humaniste aurait salué la victoire d’une équipe constituée d’individualités ayant accepté de poursuivre et mener à bien un but commun, sans considération collectiviste, aucune.

Néanmoins, il s’agit de se poser la question de savoir comment l’humanisme a pu être dénaturé, à l’image du libéralisme corrompu par le « néoclassicisme ». Pour notre part, nous pensons que cela vient de la théorie du bon sauvage de Jean-Jacques Rousseau. Cette théorie postule que l’homme en l’état de nature était amoral et donc naturellement bon et que l’apparition des premières sociétés et de la propriété privée, notamment, aurait corrompu ce bon sauvage. Ainsi, selon Rousseau, le seul moyen de se rapprocher de ce mythe du bon sauvage serait de former un corps social soumis, indifféremment des individus qui le composeraient, à des lois coercitives, dont le non-respect entrainerait la mort sociale. En résumé, ça s’éloigne de l’idée de l’humanisme dans l’accomplissement de l’individu.

Pour conclure, on pourrait finir sur cette citation de Nietzsche qui résume assez bien l’humanisme, qui ne peut provenir que d’un consentement libre et éclairé de l’individu… « Là où cesse l’État, c’est là que commence l’homme ».

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