Par Marius-Joseph Marchetti,
“C’est ce que je vois,
à l’aune de ton regard,
sur ta peau bronzée,
le soleil couchant de cette destinée
qui nous sépara à jamais.
Petits morceaux de sucre posés,
sur ta peau chatoyante,
illuminent cette journée,
de leur douceur au palet,
Ô douce mélancolie de ce moment passé !
Mais voilà qu’arriva,
par ce ciel écarlate,
la bruyante chevauchée des âmes noires,
celles qui vous prennent au corps,
et vous martèlent l’âme,
et crachent d’un ton vindicatif,
“rend nous cette ange que tu as dérobé !”
Car c’est bien un trésor en mes bras,
celui que j’ai arraché de mes doigts,
les maillons accrochés aux ongles,
et les fers à terre,
Et que dire des barreaux écartés,
face au chemin de la destinée ?
Mais n’est-ce pas ridicule,
le prix à payer de l’incidence,
De l’aimé bafoué ?
C’est pour cela que, le poing fermé,
je serrai mon chapelet,
Priant la Sainte, le divin de chacun,
Pressant la Kabbale en mon sein,
Que l’on me libère du tortueux hasard,
qui m’enchaîne dans ce bagnard,
les mains liés,
les yeux bandés.
Quelqu’un pourrait-il l’ouvrir,
cette porte capitonnée,
celle qui me sépare du monde,
du besoin d’Agapé,
du besoin d’être senti, touché ?
Ou serait-ce l’éternel châtiment,
d’un dieu, d’un monstre,
d’un misanthrope en somme ?
Mais pourtant, tu es là,
et tu me regardes,
comme je suis, blafard
Peur de te perdre,
Comme j’ai pu tout perdre,
Car c’est écrit,
Malgré ce beau sourire,
Viendra bientôt le temps de l’ire.”