Par Marius-Joseph Marchetti,
Petit ange à ma porte,
Tu acquièsces nonchalamment
Quand tu me sors de la torpeur,
De ce sourire enjôleur,
qui ferait pâlir les plus hautes créatures des cieux.
Car tu vois la détresse en mon sein,
Celle qui me tourmente,
Chaque jour, chaque nuit,
Celle qui me retourne et me bouscule,
Me piètine et m’écrase
Celle qui brise mon âme en mille éclats.
C’est tout cela que tu sens,
et que tu piques de tes allusions,
lorsque d’un quelconque stratagème,
tu découvres ma haine.
Cette colère qui me parsème,
Qui me prends au corps,
Comme un lambeau de chair infâme !
Et c’est cela que tu sens,
Toi qui viens en aide aux blessés,
aux détruits, aux mutilés,
À ceux que la vie a brisé,
Tu me regardes ; non point avec pitié,
Mais qu’est-ce donc ?
De la culpabilité ?
Je le connais trop bien,
ce sentiment qui enlaidit ton visage.
Pourquoi est-il tien ?
Ses malheurs qui m’accablent, penses-tu qu’il t’étaient destinés ?
Penses-tu que j’y aurai coupé, si tu t’étais avancé ?
Que de tragédie pour un si maigre destin !
Ce qui devait arriver arriva, et ce qui devrait arriver arrivera.
Nul n’y échappe, pas même les anges qui nichent au sol.
Drape-toi de ton plus beau plumage,
Car tes ennemis ne sont guère loin et paradent.
Mais toujours, cet éternel regard et cet éternel sourire,
Celui-là même qui a fait de toi un être céleste.
Que fais-tu donc parmi les hommes,
Toi qui te caches en leur compagnie ?
Fuis, éloigne-toi,
Ne t’approche plus de moi,
Car que puis-je t’apporter,
Si ce n’est d’interminables logorrhés ?
Et pourtant te voilà,
Me prenant dans tes bras,
Comme si demain n’existait pas,
Comme si toujours, tu serais là.