Billet d’humeur – À l’heure du choix du non choix !

Par Chuck Noel,

Dimanche 16 avril 2017, les turcs se sont prononcés en faveur de la Constitution d’Erdogan, qui fait suite au supposé coup d’État de l’été dernier, qui au passage, avait donné lieu à la plus grande purge politique de ces dernières décennies de ce pays candidat à l’Union Européenne.

Mais, ici n’est pas là le sujet, Erdogan rétablit son califat rêvé, on s’offusque en Europe, car il renforce ses pouvoirs. Mais sommes-nous mieux ?

Le 23 avril 2017, en France, ce sont les élections présidentielles ! C’est l’occasion pour les français, une fois tous les 5 ans de se choisir un nouveau maître pour 5 années supplémentaires et ainsi de suite… À chaque échéance électorale c’est la même cacophonie, on arrose les français de belles et délicieuses promesses, ces mêmes français qui attendent l’Homme providentiel qui irait changer leur vie ! Oui, cet Homme qu’ils s’imaginent dans leur tête comme celui qui les sauvera de la damnation éternelle, rien que ça.

Ainsi, le petit Citoyen, qui, avec ses droits « civiques » croit vouloir le mieux pour son pays mais n’a jamais lu un livre d’Économie ou de de Droit de sa vie, va pouvoir décider de qui sera le mieux pour le diriger. Il n’a que l’embarra du choix entre :  un Macron « Jeune et dynamique » ; un Fillon « qui est victime d’un complot », un Poutou « sympathique », même s’il est le disciple d’une idéologie qui tue encore de nos jours, ceci n’est qu’un détail ; une Le Pen qui parle « au nom du Peuple » et qui veut en finir avec « l’immigration » ; et un Mélenchon, qui parle « au nom du Peuple » et qui veut en finir avec les « riches ».

Et bien soit laissons-le choisir entre : « Plus de dépenses publiques et une chasse aux sorcières » ; « Plus de dépenses publiques, on ne sait où, et une nouvelle léthargie » ; ou encore, le meilleur pour la fin, « Plus de dépenses publiques, une chasse aux sorcières et l’avènement d’un régime dictatorial ».

Oui, il choisit, en effet, d’accord. Bien d’accord, laissons le bien choisir… Moi, de mon côté, j’aurai l’impression d’avoir plus de choix qu’eux en créant un personnage de jeu vidéo. Le pire c’est qu’à la différence des élections présidentielles, le jeu vidéo à le mérite d’être fictif…

Comme d’habitude le citoyen émancipé, se laissera bercer par celui qui a le plus de charme ou encore par le beau chant de sirènes, Ulysse a eu au moins le mérite de s’attacher à un mât pour sauver sa vie. C’est ce même personnage, qui après, « son sacrosaint choix » criera à l’incompétence du Gouvernement en place, et si, d’ici là, il le pourra encore.

Mais à quel moment pensera-t-il à lui ? Se prendra enfin en main, à quel moment se dira-t-il que le problème ne vient pas des politiques qui se fichent de sa vie, mais bien de lui, complice de toute cette farce ? Quand se dira-t-il que l’Homme providentiel tant attendu, ce n’est pas un obscur personnage de roman, mais bien lui-même ? Quand se dira t-il que l’État dont il chérit tant les bontés n’est pas là pour son bien, notamment lorsqu’il se met à gérer chaque aspect de sa vie ? À moins qu’il soit fou, pourquoi vouloir distiller sa propre existence dans un conglomérat qui n’arrange que les intérêts d’une minorité gouvernante ?

Avant, de s’offusquer sur le sort de la Turquie, il vaut mieux, que le Citoyen, regarde au bas de sa porte, car vouloir élire, par exemple, un nostalgique de la Terreur et des dictatures sud-américaines n’est guère mieux.

Pour ma part, et je pense aussi pour beaucoup d’autres, je ne serai pas le complice de cet effarant spectacle. Sur ce, méditons :

 « Lorsque nous demandons où est la liberté, on nous montre dans nos mains nos bulletins de vote. »

Bertrand de Jouvenel

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