Par CorsicanLibertarian,
Reprenons là nous nous étions arrêtés. Le second argument, celui de la précarisation du salariat, me semble non seulement avéré, mais largement modéré. Nous nous dirigeons inéluctablement, d’ici quelques décennies, à la disparition des méthodes de production actuelle. L’entreprise, comme nous dit le Prix Nobel d’Économie Ronald Coase, s’est créé dans le but de réduire les coûts de transaction sur le marché. Or, les nouvelles technologies, aujourd’hui et encore plus à l’avenir, vont réduire les coûts de transactions pour favoriser des structures de productions plus petites, et favoriser l’émergence du peer-to-peer. Le revenu de base peut-il préserver les citoyens, moins de la précarité que des risques de leur rémunération, non plus stables (salaires) mais fluctuantes (profits) ? La réponse à cet argument va de pair avec le dernier argument, et nous y répondrons donc à cette occasion.
Imaginez que tous les mois, chaque citoyen reçoivent 600 € par mois (ce qui nous ferait un total de 2400€ par mois pour une famille composé de 2 adultes et 2 enfants) Arrondissons la population à 70 millions d’habitants. 600×12 = 7200. 7200 x 70 millions = 504 milliards d’euros par an. Le montant de cette aide sociale, tout d’abord, si nous supprimons toutes les aides sociales proprement dites (APL, RSA, PPE, etc …) reste très élevé, et est supérieur aux montants de cette centaine d’aide en tout genre que doit remplacer le revenu universel (car aux dernières nouvelles, le revenu universel ne doit pas remplacer les prestations sociales fournies par la Sécurité Sociale) comme le montre ces deux articles de la fondation Ifrap.
http://www.ifrap.org/emploi-et-politiques-sociales/pour-une-allocation-sociale-unique
Ces deux articles nous permettent également de nous rendre de la faiblesse de l’argument anti-bureaucratique. En effet, la fusion de toutes les aides actuelles en un « crédit universel » (allocation unique, mais pas universel) comme au Royaume-Uni, ne déboucherait sur … à peine quelques milliards d’euros. Lorsque l’on connaît l’immensité du budget de l’État et 110 milliards d’euros de déficit de l’ensemble des administrations publiques et de la Sécurité Sociale, il y a de quoi rire. Prétendre réformer en augmentant exponentiellement le coût de financement, et en contrebalançant par une simple amélioration du fonctionnement bureaucratique est un écran de fumée, qui ne conduira qu’à un plus haut degré d’étatisme notre pays.