Par CorsicanLibertarian,
Le problème de l’inflation et les dommages les plus visiblement perçu de celle-ci sont la modification des relations créanciers-débiteurs et et l’effondrement des revenus des individus bénéficiant de revenus fixes. Ces problèmes ont poussé certains individus à proposer que les dettes sur le long terme soient ajustées constamment par un indice des prix. Une telle pratique résoudrait évidemment de tels problèmes. Ce ne sont cependant pas les problèmes les plus importants causés par l’inflation, et une telle solution, qui ne peut répondre qu’à certains problèmes, et réduit la résistance de l’économie à l’inflation, pouvant la prolonger et même l’aggraver et entraînant d’autres préjudices comme l’apparition du chômage (comme le montre les expériences français et anglais du XXème siècle).
Tous les prix ne sont pas affectés simultanément par l’inflation, mais entraîne des mouvements d’augmentations successives des prix. L’inflation ainsi, altère les relations entre les prix (prix relatifs), ce que ne nous permet pas d’observer les moyennes statistiques qui dissimulent les mouvements relatifs. Ces mouvements relatifs, qui modifient l’ensemble des structures productives, déformé par l’inflation, entraîne un mésusage des facteurs de production et une allocation des ressources vers des emplois qui ne sont favorables que tant que l’inflation accélère. A terme, il entraîne des fluctuations massives du chômage.
L’indexation ne peut absolument pas résoudre le problème de l’inflation. Au contraire, l’indexation masque et rend moins discernable les effets masqués de celle-ci. Hayek critique ainsi Milton Friedman, qui explique que l’indexation a un certain intérêt sur le court terme. Pour Friedman, “des clauses d’indexation très répandues aideraient le public à prendre conscience des changements du taux d’inflation, réduisant ainsi le temps d’adaptation à de tels changements, et permettant à l’indice nominal des prix de varier de manière plus sensible”. Or comme le fait remarquer Hayek, l’indexation est même susceptible d’accélérer le taux d’inflation. Il prend l’exemple des groupes de travailleurs, dont les salaires réels devraient baisser (par exemple car leur travail a désormais moins de valeur), qui souhaitent que leur rémunération demeure constante. Cela signifie cependant que “toute hausse relative de quelque salaire que ce soit [sous le régime de l’indexation] par rapport aux autres devrait se traduire par un relèvement des salaires nominaux [dont on a pas retiré le taux d’inflation, à l’inverse du salaire réel] de tous, […] et ce processus rendrait nécessaire une inflation perpétuelle”.
L’indexation sera, à mon sens, la nouvelle politique qui suivra l’arrivée de Marine Lepen à l’Elysée, après la mise en place d’une nouvelle politique monétaire bien plus expansionniste. Ce sera la “solution” que l’on proposera lorsqu’on s’apercevra de l’accélération de l’inflation et de l’étiolement encore plus rapide des salaires, sans comprendre même que c’est cette politique monétaire qui occasionne et empire ce mal des pays occidentaux.