Par CorsicanLibertarian,
Ce billet, résumant les hypothétiques conseils que Friedman pourrait donner au FN en terme de politique publique, sera le dernier.
Quel est le programme du Front National en terme de politique de logement, d’éducation ou autres ? He bien, ma foi, cela reste encore une fois un enchevêtrement d’étatisme sans borne. Le retour d’un certain nombre de nationalisation comme dans le secteur de l’énergie, des dépenses sociales en hausse (voir programme plus en détail).
Une nationalisation est plus ou moins équivalente à une subvention (intégrale) versée à un producteur, c’est à dire que le producteur sait qu’il aura toujours un revenu, et survivra même si il ne satisfait pas les consommateurs. Le producteur (privé ou étatique), dans ce cas, souffre de désincitation productive, et ainsi n’est pas dans l’optique de fournir le meilleur service possible. Si il est, la plupart du temps, admis qu’un secteur privé non corrompu pourrait faire mieux que le secteur public et subventionné, on met en avant la “gratuité” de l’Etat et que, même si les services de l’Etat sont de moins bonne qualité, il “n’en coûte pas grand-chose” si bien qu’il vaut mieux avoir aux yeux de certains d’importants secteurs publics et réglementés. Or comme le rappelle souvent Milton Friedman, “il n’y pas de repas gratuit”, et si on ne voit pas le “prix” de l’Etat (masqué notamment grâce aux diverses illusions fiscales de l’Etat), il existe toujours, immanquablement un coût. Subventionner les producteurs est une piètre politique, mais tout le monde l’accepte, car elle est présentée comme ayant un moindre coût (ce qui est loin d’être le cas).
Quelle serait, dans cette optique, la proposition de Friedman père et fils ? Le fils de Milton Friedman, David Friedman, a remarqué que, dans un bon nombre de cas, le secteur public produisant un même service que le secteur privé, à un prix deux fois plus élevé. Le think tank ifrap a notamment chiffré en 2011 l’écart de coût entre enseignement public et enseignement privé. (http://www.ifrap.org/education-et-culture/education-lenseignement-public-beaucoup-plus-cher-que-le-prive)
“Au final : 1.951 euros de surdépense par élève du premier degré et 2.788 euros de surdépense dans le second degré. En cause : le coût des retraites publiques ; des investissements plus importants pour les écoles, collèges et lycées publics et le coût des personnels techniques dans le public. Mais même en supprimant ces « biais », l’enseignement public reste 1.313 euros plus cher dans le premier degré et 721 euros plus cher dans le second degré.”
Les chiffres de la fondation ifrap nous permettent donc de nous rendre compte que l’enseignement public serait entre 30 et 40 % plus cher que le privé, même en intégrant les dépenses des familles, pour des résultats sensiblement similaires – voire meilleurs – dans le privé.
La proposition des Friedman, en somme, se résume à bénéficier de larges secteurs privé en ne finançant en parallèle que les consommateurs (ou certains). Ainsi, dans le cas de la santé ou du logement, fournir des chèques-santé ou de logement aux plus pauvres (sans pour autant créer de HLM ou de santé publique) et en finançant l’éducation via des vouchers (chèque-éducation).
Dans le cas des chèques-santé ou logement, on pourrait simplement opter pour “l’impôt négatif” (une seule grosse allocation pour les plus pauvres et régressive au fil du temps, comme une sorte de RSA renforcé), ce qui éviterait l’enchevêtrement d’aides en tout genre et une démotiverait une planification totale pour aider les plus pauvres.