Par CorsicanLibertarian,
Beaucoup de personnes critiquent la réforme du gouvernement en matière de terme linguistique. Je vous épargnerais les les ognons, les nénufars et les circonflexes. Les pro argumentent en faveur de celle-ci, prétextant que c’est une « liberté orthographique », une manière d’aider les personnes handicapés, et même d’augmenter les notes attribuées à l’école (notes qui ne voudront bientôt plus dire grand-chose). Pourquoi, moi, humble contributeur, suis-je contre l’évolution de la langue ? N’est-ce pas comme se prétendre opposer aux mouvements des structures de production par le marché ?
C’est exact. Cependant, je ne suis en rien opposé aux modifications libres d’une langue dans le temps. Cependant, je ne vois pas où est la liberté dans l’actualité. Comme la monnaie, l’entreprise, la famille,etc … la langue est un ordre spontané. Ce n’est pas une construction, mais une manifestation. La volonté de l’Etat est de construire un ordre, forcément moins performant car la tendance centralisatrice engendre une circulation des connaissances monocentrique, là où la libre association et le libre marché permette de bénéficier d’une manifestation polycentrique de la connaissance. Cette réforme, c’est une autre manifestation de ce « rationalisme constructivisme », de cette « présomption fatale » de penser pouvoir modeler la société grâce aux soutiens « d’intellectuels » et « d’experts ».
Mais il vaut mieux éviter de laisser la langue aux mains d’individus prétendant pouvoir la régir (comme pour tout). Car 1984 et la novlangue, ce n’est pas juste une histoire de complot. La réduction des mots est aussi une réduction des connaissances qu’une langue permet de faire véhiculer, d’où le fait que le nombre de terme est toujours été croissant, car chaque mot est la description d’une situation, d »un état. Après, je suis pas calé dans le domaine linguistique, mais modifier une langue, réduire le nombre de termes courants d’une langue, c’est réduire les marges de manoeuvre de tout un peuple envers ses problèmes, culturels en général.
Mon propos ne décrit pas comment la langue « devrait » être, mais comment elle se forme. Et ce n’est pas dans un bureau.
La cognition a été une méthode relativement performante dans le temps : autant par l’oeuvre des individus qui composent le marché libre, des normes qu’on a édicté dans le temps (je pense à la Common Law), des formes d’organisation qui se sont maintenues dans le temps et qui ont graduellement permis la complexification de nos sociétés, à un point où aucune forme d’intellectualisme d’État n’aurait pu prétendre. Je ne vois pas le « boboisme » dans le fait qu’on ne peut anticiper la marche de la société.
Qui plus est, en plus d’être la confirmation d’une tendance constructiviste de modification de la langue, nous observons une volonté de nivellement par le bas dans le domaine éducatif. La seule manière que les réformistes ont trouvé d’aider les personnes les moins intégrées dans la continuité du cours, est de tirer vers le bas les meilleurs élèves en réduisant la part d’apprentissage des matières pour compenser la faiblesse de certains élèves. Rothbard avait effectivement raison lorsqu’il écrivait, il y a plusieurs décennies dans Education : Free and Compulsory : « L’égalité et l »uniformité sont plus que jamais fixées comme des objectifs à atteindre, malgré l’apparente liberté consistant à laisser les enfants faire ce qu’ils aiment. Le but est d’abolir les notes, grâce auxquelles les meilleurs les meilleurs et les pires élèves connaissent l’étendue de leur savoir, pour adopter des notes plus subjectives, voire l’absence de toute notation. »