Billet – Une démission pour une fausse bonne nouvelle.

Par ChuckNoel

 

27 janvier 2016 , Christiane Taubira démissionne ! Hourra !  Après  près 4 années au sein du Gouvernement Ayrault puis Valls. Son bilan pourrait se résumer ainsi, par 4 ans de destruction du droit pénal, 4 ans de moralisme, 4 ans de dogmatisme. Sa démission a été saluée par toute la classe politique et perçue comme un soulagement vis à vis de sa ligne politique plus que liberticide.

Sauf, que les feux des projecteurs étant tous tournés sur cette démission on oublie très vite, que comme tout ministre de la Justice démissionnaire, il y a forcément remplacement. Ce que la classe politique oublie bien évidemment, c’est de dire que toutes les réformes, prises de positions, hormis sur la symbolique déchéance de nationalité prévue par la future loi constitutionnelle sur l’état d’urgence, ont été approuvés et défendus par le reste du Gouvernement socialiste. La fin de Taubira ne signifie pas la fin de sa ligne politique.

Son remplaçant Jean-Jacques Urvoas, proche de Manuel Valls, est connu pour être l’artisan de loi sur le renseignement promulgué en août dernier. En effet c’est ce dernier qui a fait légaliser les fameuses « fiches S » des renseignements. Avec la loi sur le renseignement, il n’était pas à son coup d’essai, avec la loi sur la programmation militaire de 2014 et il fit aussi un rapport sur la loi anti-terroriste également en 2014. Mais encore plus fort, il fut et il est le rapporteur de l’État d’urgence prolongé par le Parlement le 20 novembre 2015.

Bien que cette démission intervient, en effet, dans le cadre d’un désaccord, bien qu’un ministre en fonction doit « se taire », Mme Taubira permettait à Manuel Valls de rassurer l’aile gauche du parti socialiste. Cette éviction va verser beaucoup d’encres.

Mais pendant que tout le monde se croit soulagé par le départ de Christiane Taubira, M. Urvoas peut poursuivre la ligne Taubira en toute quiétude et bien sûr aller plus loin dans le zèle sécuritaire et liberticide, étant donné que le terrain médiatique est occupé par cette démission. Le Gouvernement fait là un coup de maître, en effet, dès lors que Mme Taubira était assimilée à une ligne politique particulière, la population aura tendance à relâcher son attention. Ce qui donne le champ libre au Gouvernement et à M. Urvoas pour restreindre nos libertés.

Au final, entre une ministre qui affirmait ouvertement ses positions et un remplaçant qui semble vouloir agir dans l’ombre et plus radicalement. On pourrait dire que Mme Taubira était un moindre mal.

Affaire à suivre.

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