Par CorsicanLibertarian,
Introduction :
L’ordre, simplement, est ce qu’on pourrait qualifier comme un agencement d’éléments les uns par rapport aux autres. L’ordre peut également être synomyme de stabilité sociale.
Sous l’influence des thèses constructivistes, un certain nombre de nos contemporains ont admis l’hypothèse que l’ordre repose sur une construction établie par un pouvoir en place. Par cette admission générale, la majorité de nos confrères en est venue à avoir une vision de la société relativement ressemblante avec un Politburo. La société serait ainsi une machine, dont il suffirait d’agiter les quelques leviers pour lui faire prendre la direction que nous souhaitons.
1) La différence entre un ordre spontané et un ordre construit :
Mais la vérité, c’est que, comme l’a très clairement dit Herbert Spencer lorsqu’il abordait ses thèses sur l’évolutionnisme (et qui influenceront plus tard Friedrich Hayek), la société n’est pas une machine, mais un processus de croissance. La particularité d’un Ordre spontané, c’est que la libre interaction des êtres et de leurs connaissances régule et étend l’Ordre, si bien que l’Ordre Spontané est par lui-même un processus en constante évolution s’étendant au fil de la formation des organisations.
En complétant Hayek, le hongrois Michael Polanyi parlera de la société comme d’une polycentricité, c’est à dire que l’Ordre Spontané est lui même constitué d’un certain nombre d’ordre se créant au fil de l’action humaine, tel que la famille, la langue, l’entreprise, le langage, etc et permettant aux connaissances de circuler à travers ses différents centres. Polanyi inaugure l’Ordre Polycentrique dans son ouvrage La logique de la liberté. Ainsi, dans un ordre polycentrique, chaque élément agit indépendamment des autres. Les individus sont libres d’agir comme ils le souhaitent tant qu’ils suivent un ensemble de règles justes. Ceux-ci sont libres de poursuivre leurs propres intérêts sans devoir se conformer à l’intrusion d’autrui et à l’édit de commandements reposant sur la contrainte. Il explique que, là où le bureau du législateur n’est composé que de quelques leviers pour l’ensemble de la gestion de la connaissance composant un Ordre, un Ordre Spontané est caractérisé par l’existence d’un nombre exponentiellement plus grand de levier permettant à la connaissance de circuler efficacement.