Par CorsicanLibertarian,
« Ne commettez pas l’erreur de l’ignare qui pense que l’individualiste est celui qui affirme : « je ferai comme bon me semble au dépens d’autrui ». L’individualiste est celui qui reconnaît le caractère inaliénable des droits de l’homme – les siens comme ceux des autres. L’individualiste est celui qui affirme : « Je ne contrôlerai la vie de personne – et je ne laisserai personne contrôler la mienne. » Le collectiviste dit : « Unissons-nous les gars ! Tout est permis ! »
Ayn Rand, Textbook of Americanism, 1946
Je ne laisserai personne controler ma vie. Personne. De quelques horizons politiques qu’il soit. Peu m’importe le mythe politique qu’il utilise et la foule qu’il envoie à mon égard.
Vous êtes propriétaire de vous-même, maintenant et à jamais. Personne ne volera point, car personne n’a le droit de s’en prendre à votre intégrité physique, qu’il soit seul ou qu’ils soient 50000. Croire que l’État et les forces politiques peuvent représenter et inculquer un quelconque principe moral est contradictoire, puisqu’ils sont eux-même les êtres les plus corrompus de la société. Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument tout ; presque tous les grands hommes sont des hommes mauvais. Ainsi disait Lord Acton. Il ne s’est guère trompé.
Voilà tout le paradoxe du conservateur moyen qui souhaite voir l’État imposer ses vues en matière de drogue, de mœurs, de coutumes, de langue, de prostitution, etc. Il demande le soutien des hommes les plus corrompus de la société, et se porte ainsi au même niveau qu’eux-mêmes, sans arriver à discerner que la langue, la famille, l’entreprise, sont des centres de connaissances et étant eux-mêmes des ordres spontanés se constituant au fil de l’action humaine et que ces institutions n’ont pas attendus l’État pour émerger.
Le conservateur moral peut se prétendre aussi anti-État qu’il le souhaite. Si il cède à la pression des foules et au mythe de la nation politique de Proudhon (en ne discernant pas la différence entre nation politique et nation spontanée, entre « Droits de l’État » et Droit de l’individu à faire Sécession, entre une communauté enchaînée par la Loi et une communauté linguistique pure et simple constituée d’individus vivant dans le respect le plus réciproque de leurs Droits naturels et non pas d’hypothétique droits d’un imaginaire collectif), il se fait le plus vigoureux défenseur de l’idéal étatiste et de sa volonté d’enchaîner les hommes.
L’anti-étatiste est l’homme individualiste, qui voit rien de plus que les Droits Naturels de l’Homme, et non pas les Droits d’un Moloch mythique avec des foules pour valets.
L’individualiste, l’anarchiste, le libéral, l’archiste modéré, se doit, dans sa quête de liberté, de se retirer des foules, où l’ignorant comme le savant ne sont plus qu’un même homme, comme le dirait Gustave Le Bon, pour ne pas subir la « pesanteur des masses ». Il se doit de lutter, non seulement contre les politiques, mais également contre l’opinion publique et ses « obligations sociales » et renoncer à vouloir ressembler à des hommes corrompus en quête de satisfaction d’obligations sociales.