Billet – Le Vote une arme politique : entre paradoxe et irrationalité.

Par Chuck Noel 

 

« Paradoxalement les citoyens sont jugés comme assez intelligents pour voter et donc choisir un programme électoral qui va influencer le pays entier, mais ils ne le sont pas assez pour prendre des décisions cohérentes (qui ne toucheront qu’eux) quand cela concerne la drogue. »

Sam Stanley

 

Sam Stanley soulève la problématique suivante : Si le vote est l’émanation d’une prétendue responsabilité individuelle qu’il faille assumer ou non, pourquoi n’en serait-il pas de la drogue, plus largement des armes ?

 

En effet, le droit de vote constitue une véritable énigme sous cet angle. Si en interdisant l’usage de certains produits stupéfiants ou encore jusqu’au lieu d’habitation sous prétexte que les individus sont incapables de se gouverner eux-mêmes. Alors pourquoi leur donner le droit de vote et la possibilité de choisir ? de consentir ?

La réponse est plutôt simple, le vote est tout sauf une démarche rationnelle et réfléchis, comme le disait Coluche si « le vote servait à quelque chose ça ferait longtemps qu’il serait interdit ». En effet, tout comme le serait l’usage d’une drogue lorsqu’on en devient dépendant, le vote n’est que pulsionnel, passionnel.

 

Je m’explique le vote dans sa forme actuelle, en tout cas en France, est plus un exercice moral, qu’un exercice responsable, en effet le vote est un marqueur social, ne pas voter entrainerait –à tort- la réprobation sociale. Cela se voit clairement dans les petites localités, ou celui qui ne vote pas, est raillé par les autres habitants de la localité où il vit. Le vote devient une obligation sociale. L’effet de pesanteur de la masse arrachant, ainsi, toute traces de rationalité, mène à l’élection d’un « mauvais » plutôt qu’à une véritable transformation. Même si l’élection, ne permet pas dans l’absolu d’aboutir à des changements majeurs.

 

La question qui se poserait : si l’individu est contraint « socialement parlant » d’aller voter, pourquoi ne vote-t-il pas blanc ? Sans rentrer dans des considérations de manipulation politique, ou de postures clientélistes et outre le fait que le vote blanc n’a aucune valeur en France.

Il faut se rappeler, comme je le disais, de l’effet de pesanteur de la masse, déjà désigné par Gustave Le Bon dans son ouvrage « Psychologie des foules », ici la foule ou la masse, c’est la pression sociale du vote et si le vote est « officiellement » secret, la pression de devoir dire pour qui ou quoi on a voté. Comme un tout, la foule suit le même courant, entrainant tout avec elle, de l’ignorant au savant.
Ainsi, de cette manière le vote devient l’instrument idéal du pouvoir, qui pourra dès lors se cacher derrière le paravent de la « Démocratie » et de sa pseudo « légitimité rationnelle-légale ». Ce qui fait de l’élection en Démocratie « pluraliste » la forme la plus perverse de polycratie et d’aristocratie puisque dissimulées dans ses atours de devoir citoyen, de démocratie etc. Par ce moyen, les politiques se perpétuent à tous les coups.

Pire encore, le vote, toujours sous sa forme actuelle, notamment par l’idée de pression sociale, amène indéniablement vers l’égalitarisme, dénoncé par Alexis de Tocqueville déjà en 1835, comme limite de nos Démocraties pluralistes. En effet, comme je le disais, l’effet de foule est une avalanche que presque rien n’arrête, ce qui revient à dire que cette pression sociale résultat du vote donne lieu au nombrilisme, « je vote pour montrer que je suis comme mon voisin et supérieur à celui qui ne vote pas ». Sauf que ce nombrilisme aboutit irrémédiablement à rendre le discernement de ce vote encore plus irrationnel puisque, il détourne nécessairement des responsabilités qui incombent aux individus veiller que les droits et libertés naturels sont garanties comme il l’a été convenu dans le contrat social.

Au final, tout ce que gagneront les individus en empruntant ce chemin, certes plus long, dont ils penseront être plus sûr, mais qui sera trompeur puisqu’il mène en réalité vers la Servitude !

Je ne fais aucunement un argumentaire contre le vote, bien au contraire, celui-ci est indispensable dans un État de droit, sauf qu’il ne doit être l’outil de domination d’un quelconque pouvoir mais simplement le reflet d’une responsabilisation individuelle. Le vote pour qu’il soit outil de la Liberté, doit concerner des sujets de proximités, c’est ce que ventait et constatait Alexis de Tocqueville dans sa « Démocratie en Amérique », il doit être le fruit d’un consentement individuel et réfléchis puisqu’il doit concerner directement la vie quotidienne de l’individu.

 

Concrètement, le vote doit principalement porter sur des assentiments à l’impôt et des projets de travaux publics avec la Liberté pour chaque individu de changer d’état lorsque son avis ne prédomine pas. Quand l’individu a conscience que se sont ses deniers propres qui sont engagés il tendra forcément vers plus de prudence, de modération et de rationalité. C’est ça la Démocratie réelle !

 

« Je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu’en matière de gouvernement la majorité d’un peuple a le droit de tout faire, et pourtant je place dans les volontés de la majorité l’origine de tous les pouvoirs (…). Lors donc que je vois accorder le droit et la faculté de tout faire à une puissance quelconque, qu’on appelle peuple ou roi, démocratie ou aristocratie, qu’on l’exerce dans une monarchie ou dans une république, je dis : là est le germe de la tyrannie, et je cherche à aller vivre sous d’autres lois. Ce que je reproche le plus au gouvernement démocratique, tel qu’on l’a organisé aux États-Unis, ce n’est pas, comme beaucoup de gens le prétendent en Europe, sa faiblesse, mais au contraire sa force irrésistible. »

Alexis de Tocqueville

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