Billet – Quid du pouvoir politique en 5 points.

« Ce qui a toujours fait un État un enfer sur la Terre, c’est que l’Homme a voulu en faire son Ciel. »
Friedrich Hölderin 

 

 

Par Chuck Noel

 

Comment le pouvoir se génère ? Comment le pouvoir se maintient-il ? Ces questions sont universelles et leurs réponses également.

 

Bien des auteurs ont tenté de « codifier » cette règle universelle du Pouvoir, en commençant par Sun Tzu, Platon, Machiavel, Rousseau, Gustave le Bon, Hayek et Orwell et bien d’autres. Bien que cette « codification » ait eu différentes finalités. Justifier le Pouvoir pour Rousseau, ou le dénoncer pour Gustave le Bon ou encore Hayek. Une chose est sûre, le pouvoir se génère de la même manière et se maintient de la même manière.

 

La première chose à faire pour le ou les vaniteux qui souhaitent prendre le pouvoir c’est de fonder une mystique, qui est une sorte d’aura surnaturelle qui calmera les ardeurs des rivaux les plus faibles. Cette mystique, ne doit être ni trop vague, ni trop précise, elle est destinée à des individus dont l’éducation ne serait pas finie c’est à dire qui savent des choses qu’en surface et que faute de temps dans leur vie ils n’approfondissent pas. Elle se concrétise par des symboles, des noms, des légendes, autrement dit, faire quelque chose à partir du vide, les ignorants ont horreur du vide. Le doute est le point faible de tous. Cette mystique marche aussi bien dans un régime destiné à l’autoritarisme qu’à la Démocratie. Tocqueville mettait en garde face à ce fléau, qui avait pour doux nom « l’égalitarisme ».

Deuxième chose, une fois la mystique établie, il faut trouver trouver un auditoire, il est préférable que cet auditoire connaisse une crise préalablement, une guerre, famine, crise économique etc… Cet auditoire pseudo-savant doit, être stimulé, « être compris »et ne pas être lassé. En effet, cette mystique doit donner l’impression de répondre à leurs interrogations. Pour plus d’efficacité il faut que cet auditoire soit réuni en foule. Puisque comme l’affirmait si bien Gustave le Bon : « Du moment qu’ils sont en foule, l’ignorant et le savant sont également incapables d’observation » autrement dit dans une foule la naïveté et la niaiserie est contagieuse. Et au cas où il y aurait des sceptiques, la pression sociale aura vite fait d’avoir eu raison d’eux. La foule c’est le corps social rêvé par Rousseau.

Troisième chose, une fois les deux dernières étapes terminées, il faut établir un pseudo « ordre » avec sa propre hiérarchie, ses propres lois afin de créer un semblant de différences entre les individus. Ces derniers s’adonneront à des luttes intestines pour avoir, ne serait-ce qu’une place dans la hiérarchie, pendant ce temps le pouvoir du ou des vaniteux se renforce.

Quatrième chose accéder au pouvoir, qui n’est qu’ici qu’une formalité, mystique, auditoire, pseudo ordre sont acquis. Il ne reste qu’à pointer du doigt un ennemi imaginaire, instaurer un pseudo état de guerre perpétuelle qui justifierait l’accession au pouvoir officiel du ou des vaniteux pendant une durée indéterminée, comme le disait par exemple la Convention en 1793 :« Le gouvernement provisoire de la France sera révolutionnaire jusqu’à la paix »

Cinquième chose, qui n’est rien d’autre que le maintien au pouvoir, c’est assez simple, il faut entretenir le mythe. Deux moyens qui peuvent se cumuler sont possibles.
Soit tout d’abord  la distraction de l’auditoire, par des futilités, comme des fêtes, des jeux, et tout autre mode de divertissement, afin de facto le faire désintéresser du pouvoir, c’est ce Tocqueville décrivait comme étant un « despotisme doux » c’est à dire une cage au barreaux dorés.
Soit ensuite, entretenir un État de guerre perpétuel, en désignant un « ennemi » de la même manière que pour l’accession au pouvoir et y générer des conflits, sur cette base, afin de maintenir l’auditoire dans un état de peur permanent.

Le pouvoir fonctionne ainsi depuis toujours, les auteurs notamment avaient très vite mis en avant la possibilité d’enrayer cette incroyable machine d’asservissement. Comme Locke et son contrat social fondé sur la confiance mutuelle, la tempérance du pouvoir mais surtout la possibilité, soit de remplacer ce pouvoir en tant que société civile, soit en tant qu’individu quitter son champ d’action librement, lorsque celui-ci passer outre la mission qui lui était la sienne : la garantie des droits et libertés naturels.

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