Billet – Être liberal : l’observation des faits et leur théorisation plutôt que les biais et les stéréotypes (Première Partie)

Un grand nombre d’adversaire des libéraux et des libertariens font porter sur leur tête un grand nombre des erreurs de notre temps. Nous en décortiquerons quelques-uns :

Tout d’abord, la supposée foi inébranlable du libertarien en l’être humain et sa confiance en l’humanité. Si je ne mets guère en doute le fait qu’un certain nombre de libertariens et de libéraux aient effectivement une certaine assurance lorsqu’ils parlent de l’homme, ce n’est guère leur argument moteur. Les libertariens et les libéraux partent de ce principe, que si les hommes sont mauvais et sont uniquement guidés par leur intérêt personnel, les individus qui prétendent pouvoir les réguler et d’imposer le vivre-ensemble, souffrent tout autant de ses tares car ils sont faits du même limon que le reste des mortels. Comme le dit bien justement Ludwig Von Mises : » Si l’on rejette le laissez-faire en raison de la faillibilité et de la faiblesse morale de l’être humain, alors on doit également rejeter, pour la même raison, toute espèce d’action gouvernementale. »

D’un point de vue épystémologique, le marché entièrement libéré peut se targuer d’être bien meilleur que les formes d’intervention étatique en ce sens qu’il permet une circulation accrue des connaissances entre les agents. Lorsque l’État utilise la contrainte pour réglementer ou même fournir lui-même un service, il entrave la circulation de la connaissance car il impose des flux de connaissances des points vers un autre, ou ne permet la circulation de connaissances que par un point central. L’État, surtout lorsque son poids est d’autant plus important, est une forme d’organisation de la connaissance monocentrique, qui ne passe que par un seul point, à l’inverse des institutions émergeant de la libre association et forme un réseau de connaissances circulant sur un modèle polycentrique, c’est à dire passant par plusieurs centres (étant les différentes institutions et organisations). Comme le dit Hayek, l’argument en faveur de la liberté n’est pas un argument contre les différents types d’organisations (entreprises, famille, association de consommateur etc …) qui sont des moyens de faire circuler les connaissances. C’est un argument contre le monopole de cette mise en circulation de la connaissance qui nivelle la société par le bas.

C’est pour cela que parler de « libéralisme régulé qui a failli à de nombreuses reprises » est un contre-sens. Un marché réglementé (et non régulé, il y a une différence relativement importante entre ces deux termes) n’est, par définition, pas un marché libre. C’est un marché dans lequel la connaissance a été restreinte, voire falsifié, comme les diverses illusions fiscales et monétaires en ce monde. Les illusions fiscales sont créées pas les gouvernements dans le but de pouvoir augmenter le poids de l’État en faisant croire que son financement est reporté sur une minorité d’individus. L’État récolte toujours ses recettes fiscales le plus discrètement possible, et essaie de distribuer de l’argent public le plus visiblement possible. Qui, précisément, sait combien il paie d’impôt tous les ans ? Bien entendu que non, et c’est pour cela que le système fiscal a été rendu si complexe ..

Les illusions monétaires, elles, ont créé des informations qui n’auraient simplement pas existé sans l’intervention de l’État et les monnaies nationalisées. Les quantitative easing, opération d’open market, et diminution arbitraire des divers taux d’intérêts et d’escompte ont modifé les flux de connaissances entre les agents, si bien que les anticipations spéculatives ont augmenté à un tel point que nous avons pu voir l’émergence de diverses bulles immobilières et bulles financières (la valeur des biens immobiliers dépendant grandement des taux d’intérêts). Il est donc fallacieux de dire que les crises de 1929 (où la masse monétaire y était 60% supérieure en comparaison des années 20, et où les politiques monétaires accommodantes de crédit facile et de taux faible ont vite fait de créer une pyramide de dettes et un immense système de Ponzi) et de 2008 étaient la faute du libéralisme et des libéraux.

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