Par CorsicanLibertarian,
« Speculazione fora » ; « IFF » ; « Luttons contre l’État français ultralibéral et mondialiste » : voilà autant de slogans qui nous permettent de nous faire une idée sur les composantes intellectuelles actuelles des courants nationalistes.
Ceux-ci se drapent de qualificatif propre aux défenseurs de la liberté. Ils n’en sont nullement.
Messieurs et Mesdames les nationalistes, vous vous targuez de défendre et de vouloir la liberté de vos confrères, mais votre définition de la liberté nie le concept de propriété de soi-même de chaque individu. Votre définition de la liberté correspond à celle des Anciens contre les Modernes, vous la définissez ainsi comme le droit de chacun à participer aux décisions de la collectivité dans le cadre de l’application de la coercition. Vous qualifiez d’hédoniste, comme une grande partie des étatistes en général, les individus qui clament leur Droit de régir eux-même leur vie. Votre conception de la liberté, et vous en serez probablement fiers, est similaire à la conception de Rousseau,pour qui la liberté n’est d’autre que la participation à un Tout, et qu’ainsi il faut « forcer les hommes à être libres » en les obligeant à s’unir et à participer à l’exercice du pouvoir, c’est à dire au jeu de l’agression de tous contre tous.
Vous souffrez exactement des mêmes maux que Constant dénonçait déjà à son époque. Vous et vos ancêtres avaient vu le pouvoir ravi par quelques-uns et exercé par ceux-ci. Vous en avez donc conclu que les problèmes que ce pouvoir occasionnait serait réglé en faisant passer ce pouvoir aux mains du peuple comme autorité. Or le peuple, aussi important soit-il, ne peut rendre juste ce qui est injuste. L’arbitraire ne vient pas des sources du pouvoir mais du pouvoir lui-même, quelque soit les mans qui s’en servent. Les publicistes comme l’opinion publique n’ont nul droit d’aliéner la propriété de soi des individus.
Voilà donc les mouvements nationaux corses : ils observent l’arbitraire de la loi, l’étiolement du Droit, mais voient cela comme la cause de leur malheur. Or, l’arbitraire est la conséquence d’un pouvoir hors norme qu’ils affectionnent pourtant.
Ce que souhaitent les nationalistes en réalité, ce n’est pas la liberté. C’est le pouvoir pour eux-même. Voilà donc toute la différence qui sépare les nationalistes et les libéraux. Les premiers défendent la Liberté des Anciens en vue de la participation de chacun dans l’exercice du pouvoir politique ; les seconds défendent la Liberté des Modernes dans le but de protéger l’individu contre l’arbitraire du pouvoir politique. Les premiers défendent la liberté positive(capacité de choix), « les libertés réelles » défendues par Marx ; les seconds défendent la liberté négative (absence d’agression) et les « libertés formelles » de Tocqueville. Enfin, les premiers mettent l’éthique de « la fin justifie les moyens » sur un piédestal (la fin étant ce soi-disant « bien commun » corse) ; les seconds, considèrent les hommes comme des fins et non comme des moyens.
« Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et dans la sphère économique. L’État fasciste veut gouverner dans le domaine économique pas moins que dans les autres ; cela fait que son action, ressentie à travers le pays de long en large par le moyen de ses institutions corporatives, sociales et éducatives, et de toutes les forces de la nation, politiques, économiques et spirituelles, organisées dans leurs associations respectives, circule au sein de l’État. » Benito Mussolini