La Corse dans l’ombre de l’autoritarisme sous le signe de l’indifférence généralisée.

 

La Corse, quel bel endroit, avec ses plages, ses montagnes, sa Culture, sa gastronomie, sa tranquillité apparente, et j’en passe. Il ne s’agit que de l’image carte postale de l’île.

 

Le dos de la carte postale est bien plus sombre, allons droit au but, il se trouve qu’aujourd’hui en corse un autoritarisme s’installe progressivement et dans l’indifférence la plus totale. Georges Orwell aurait été surement ravie de prendre l’exemple sur la Corse pour améliorer sa « ferme des animaux ». Car le cheminement est assez proche que celui présenté par cet ouvrage devenu incontournable dans la compréhension des rouages du pouvoir autocratique voir autoritaire.

En effet, le Nationalisme corse qui était inexistant encore à la fin des années 60, après une brève existence avant la Première guerre mondiale. A tout à coup surgit du néant, suite aux évènements d’Aléria de 1975 affaire suivant la mauvaise politique menée par le Gouvernement de l’époque dans le rapatriement des « pieds noirs » d’Algérie. Certaines personnes voyant un filon pas près de s’épuiser ont donc fait renaitre ce Nationalisme corse aux motivations très cubaines et très irlandaises.

 

S’il était encore marginal dans les années 70, il est désormais omniprésent, dans toutes les strates de la société corse, et continue sa route –Osons-le -vers l’asservissement des corses.

 

 

Tout d’abord quelques mots sur l’idéologie nationaliste corse : elle se fonde sur une Mythologie forgée de toute pièce autour des personnages de Pascal Paoli à tort compte tenu du libéralisme du personnage, Sambucuccio, autour d’événements historiques tel que la bataille de Ponte-novo qui a vu la défaite de l’armée corse « indépendante » contre l’armée française en 1768, désormais les événements d’Aléria.

 

Bien évidemment toute leur argumentation autour de ces évènements est nuancée édulcorée voir même modifiée au gré des besoins du moment.

Autre point important : c’est la langue, s’il est vrai que la langue corse en tant que t’elle était interdite dans les écoles et que son retour fut salutaire nul n’est en droit de décider pour nous comment en doit parler. Mais le retour de la langue corse pour les nationalistes n’a rien de culturel ou de symbolique, il s’agit là d’un instrument de pouvoir nous en reparlons ci-après.

 

La pensée nationaliste corse se brade d’autres symboles aussi –osons-le encore- ridicule que paradoxaux comme par exemple le symbole du SCB. Qui n’est rien d’autre qu’un club de … football. Oui, oui, de football. Pour pouvoir ratisser le plus largement possible notamment dans une jeunesse rendue ignorante par le système scolaire français, qui ceci dit au passage rend bien service aux potentats nationalistes.

 

Mais surtout, c’est ce qu’il faut retenir c’est que la Pensée nationaliste corse s’est construite autour de la « Souveraineté populaire » selon Rousseau. Traduction : l’individu est aliéné au profit de la communauté Nationale c’est à dire l’État dont il lui doit une allégeance en toute circonstance à peine d’être exclu du corps social autrement dit d’être supprimé. La Souveraineté populaire de Rousseau à l’avantage pour tout mouvement socialiste –le nationalisme corse est un mouvement socialiste- de tromper l’individu souvent ignorant de certaines conceptions concrètement en lui affirmant qu’il peut être libre tout en étant aliéné. D’autres vestes de velours sont utilisées comme la démocratie, où le règne de la quasi-unanimité d’électeurs. Et bien entendu cela passe par la religion civile autrement dit tout le mysticisme dont je viens de vous parler.

 

Il ne faut pas oublier bien sûr l’omnipotence de l’État, le nationaliste corse aime quand tout est sous son contrôle et cela passe bien entendu par son instrument de pouvoir favori –et de n’importe quel socialiste- : L’État. Le nationaliste corse prône un État centralisé et omnipotent, on le retrouve en filigrane dans tous les programmes politiques nationalistes dilués du fait qu’il réclame une plus grande autonomie pour la Corse, laissant penser pour des observateurs extérieurs qu’il s’agit de nobles revendications fédéralistes.

 

 

Voilà comment résumer la pensée nationaliste corse. Vous allez me dire que cette pensée reste très marginalisée compte tenu de ses faibles résultats aux élections locales, et bien détrompez-vous. Le nationalisme corse utilise une méthode de pénétration du pouvoir bien connu des politologues. Il s’agit de la doctrine Jdanov utilisée au cours de la Guerre froide pour renverser les gouvernements non-communistes d’Europe centrale.

 

Cette doctrine se traduit par des manœuvres politiques induites par des un groupe politique minoritaire afin d’arriver au sommet du pouvoir, tout en éliminant -au passage-ses adversaires. Le nationalisme corse va ainsi utiliser cette méthode à son profit, les conséquences sur le moyen long terme risquent d’être terrible pour les corses, s’ils ne se réveillent pas à temps.

 

La première étape est l’organisation d’un front commun avec les non-nationalistes autour de valeurs communes, où d’un quelconque évènement qui a suscité l’unanimité et pour les non nationalistes se dirent que « finalement les nationalistes ne sont pas de si mauvais bougres ».

 

La seconde étape, c’est l‘investissement de la société civile autrement dit des syndicats et du milieu associatif, on peut citer le syndicat « STC » et le nombre incommensurable d’association dites « culturelle » investies par ce mouvement.

 

La troisième étape et dernière étape est l’adoption de la stratégie dite du « salami » ou du « diviser pour mieux régner », c’est l’étape actuellement en cours, bien entendu avec des variantes propres à la Corse.

 

Décomposons là pour la Corse :

 

Le but étant de diviser les opposants, il faut susciter une méfiance mutuelle entre ces opposants, rien de mieux que de mettre dans un premier temps en place de boucs émissaires, qui se traduit en corse plus par des postures, lutte contre le « racisme » anti-corse, de la  répression du « colon » français celui de la « libération des prisonniers politiques » ou encore du « rayonnement de la langue corse ». Ainsi pour chaque prise de position d’un opposant sur une de ces postures, le nationaliste va utiliser la technique du « ad hitlerium redutio » ou l’anathème de la collaboration, les opposants soucieux de leur image de peur d’être discrédité, et c’est à tort, vont adapter leur discours dans le sens voulu par les nationalistes.

Si la division est moins marquée, la méfiance persiste et c’est plus propre qu’une division frontale, puisque les opposants s’alignent d’eux mêmes sur leurs positions.

Toutefois, cette soumission idéologique est également marquée par la peur, comme dans tout bon régime socialiste naissant, rien de mieux qu’effrayer ses opposants en utilisant la méthode du terrorisme. Ainsi, le FLNC a pu –j’en suis persuadé- orienté l’opinion des opposants.

 

Les opposants désormais dociles, reste la dernière étape : l’arrivée au pouvoir. Avec plus personne pour les contredire sur des sujets de fond, la voie est libre pour faire de la propagande intensive notamment chez les plus jeunes, comme on le disait plus haut autour de symboles travestis, mensongers ou ridicules, et ainsi ancrer dans la tête de cette jeunesse l’idée qu’il n’y a pas d’autre alternative que le nationalisme, à peine d’être éjecté du corps social en étant traité de « collabo » ! Se jetant ainsi dans les bras empoisonnés de ce nationalisme « sous verni », pour les plus réticents des partis nationalistes dit « modérés » existent. Tout est prévu !

 

La langue corse y sera un atour crucial puisqu’elle permettra aux nationalistes de mettre en place un vocabulaire de connivence, établit de toute pièce depuis les dédales du pôle culturel unique de l’Ile. Il y a encore un siècle il n’existait pas de langue corse écrite.

 

 

Il n’y a qu’un pas vers la Servitude et ce pas est sur le point d’être franchis, quand on voit désormais qu’un seul pôle à désormais le monopole de la culture et de l’Histoire en Corse c’est à dire l’Université, quand on voit que la Liberté d’expression n’est possible qu’entres personnes plus égales que d’autres. Si la Corse veut trouver sa Liberté réelle, le seule moyen c’est que tout un chacun reprenne conscience qu’il est unique et qu’il est libre de choix, qu’il est libre d’aimer la Corse et sa Culture sans qu’on le lui demande poliment le pistolet de la mort sociale pointé sur sa tempe !

 

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