Par CorsicanLibertarian,
La loi ? Qu’est-elle ? La Loi, comme le dit si justement Bastiat, c’est l’Organisation collective du Droit Individuel de Légitime Défense. La Loi suit ainsi la vieille remarque de John Locke dans son traité du Gouvernement Civil, lorsqu’il déclare que le gouvernement n’a pas plus de Droits que n’en possèdent les individus. Les lois, ainsi que le dit Bastiat, ne créent pas la Propriété, la Liberté, la Personnalité, mais c’est justement car la Propriété, la Liberté, la Personnalité existent que des lois ont été faites pour les protéger. Le grand principe de la Loi est donc de protéger les individus et leurs propriétés de l’agression. La Loi et l’État la garantissant existent car ce que l’individu peut naturellement faire comme se protéger et conserver le fruit de son travail, peut être fait collectivement. Ainsi si un individu à un Droit Naturel à se défendre, il a un Droit Naturel à s’organiser avec ses pairs pour assurer sa Défense.
Mais la Loi se pervertit dès lors qu’elle outrepasse ses limites. Une loi qui se charge de faire autre chose que de protéger les individus de l’agression et de la spoliation organise par elle-même et pour elle-même un système de spoliation légale et de prédation. La Loi, suivant la volonté des hommes plutôt que l’existence des Droits, nie le principe de justice au profit de ceux qui se chargent de la rendre. Voilà donc pourquoi, Bastiat nous dit, il ne faut attendre de l’État que deux choses, Liberté et Sécurité, sans en souhaiter une troisième au risque de détruire les précédentes.
C’est ainsi que du temps de Bastiat et encore plus du notre, la Loi s’est pervertie et les Droits ont été niés. Les publicistes et les législateurs ont progressivement donné à la Loi plus de prérogatives, et avec le temps, la Loi via l’État n’est devenu rien de plus que la grande fiction à travers laquelle tout le monde essaie de vivre aux dépens de tout le monde. Les hommes, qui ne peuvent individuellement pas voler leurs pairs, ont demandé à la Loi, au nom d’un prétendu intérêt général, de le faire à leur place. La Loi, protection des Droits et manifestation du rempart contre l’agression, est devenue négation des Droits et orchestre de la loi de la jungle.
Mais encore, voyez toute l’hypocrisie des publicistes et étatistes voués à leur cause de modelage de l’âme humaine. Comme le rétorque si bien Bastiat, les socialistes et autres étatistes ont en exergue le laissez faire :
« Les socialistes disent : Laissez faire ! mais c’est une horreur ! — Et pourquoi, s’il vous plaît ? — Parce que, quand on les laisse faire, les hommes font mal et agissent contre leurs intérêts. Il est bon que l’État les dirige. — Voilà qui est plaisant. Quoi ! vous avez une telle foi dans la sagacité humaine que vous voulez le suffrage universel et le gouvernement de tous par tous ; et puis, ces mêmes hommes que vous jugez aptes à gouverner les autres, vous les proclamez inaptes à se gouverner eux-mêmes ! »
Frédéric Bastiat
L’hypocrisie du Publiciste qui pervertit la Loi réside dans cette parfaite description de leur manière de penser. Ils jugent les hommes inaptes à se gouverner eux-mêmes, mais ils jugent les hommes aptes à gouverner d’autres hommes. Les publicistes pensent avoir quelques capacités que le commun des mortels ne possèdent pas. Mais comme le dit Lord Acton : « Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. Presque tous les grands hommes sont des hommes mauvais. » ; l’histoire nous l’aura prouvé à maintes reprises. C’est ainsi que Hayek a raison lorsqu’il dit que « Ce n’est pas la source, mais la limitation du pouvoir qui l’empêche d’être arbitraire. »
La Loi ne défend plus les hommes. Elle se défend des hommes.