Billet : Le Principe de Non-Agression

Par CorsicanLibertarian,

Est-ce que le Principe de Non-Agression est un principe stupide et irréaliste ?

Le Droit Naturel :

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un Droit Naturel ? Un Droit Naturel est un droit que l’homme mérite de part sa nature d’homme. Leur constatation résulte, pour les libertariens jusnaturalistes, de l’homme et de la raison qui le caractérise en tant qu’être humain, et ces Droits Naturels sont découverts à l’aide de processus axiomatiques. Ainsi, les Droits Naturels postulent dès le départ égalité de droits, c’est-à-dire Isonomie, car tout homme naît avec les même Droits Naturels, indiféremment de son ethnie, sexe ou appartenance ethnique.

Discussion sur le Principe de Non-Agression :

Le principe non-agression n’est pas irréaliste. C’est un principe, formulé par Murray Rothbard, et né de la nécessité de protéger ce que les hommes possédaient dès qu’ils sont nés : les Droits Naturels. Que me rétorque-t-on ? Que les mouvements sociétaux ne sont jamais basés que sur la violence. Cela est vrai mais également faux. Car si des changements de société se sont basés sur la violence, ils ne se sont pas toujours basés sur l’agression. La violence a, la plupart du temps, été de l’ordre de la légitime défense, et donc respectant le principe de non-agression (le principe de non-agression n’étant pas un principe pacificateur, mais un principe garantissant les Droits Naturels de tout un chacun). La violence des révolutionnaires américains et français, par exemple, a été la réponse à un pouvoir se souhaitant envahissant. La violence qui en a résulté est moins une agression que la réponse à une agression. Si un individu dans la rue vous attaque, le principe de non-agression ne stipule pas que vous ne devez pas faire preuve de violence. Au contraire, le « Non-Agression Principle » stipule que vous avez le droit fondamental de protéger votre intégrité physique. Si le Principe de Non-Agression bannit l’usage de la violence agressive du fait que l’auteur d’une agression nuit nécessairement aux Droits Naturels d’un autre, il n’empêche nullement l’usage de la violence défensive ou légitime défense, qui n’a pour autre objectif que la conservation et la réhabilitation de ce droit empiété par l’agresseur.

Si le principe de non-agression est le comble de l’irréalisme, du fait que toute société est en mouvement perpétuel grâce à la violence, et que les Droits Naturels n’existent pas ou que l’on peut se permettre d’empiéter sur ceux-ci pour ne pas aller contre la Société, alors cessons de raisonner en agrégats pour le moment et raisonnons en atome, en terme d’individu. Si l’agression est toujours l’expression d’un mouvement évolutif (voire positif), influencerais-je positivement un individu si je lui dérobais quotidiennement 50% de son revenu ? Si je muselais sa liberté de penser et de parler ? Si je lui expliquais ce qu’il doit consommer chaque jour ? En vertu de quel principe aurait-il le Droit de se défendre, et en vertu de quel principe n’aurais-je pas le Droit de l’agresser ? C’est pourtant bien ce que fait l’État. Or, loin d’être positif, l’action de l’État est clairement négative.

Ce mouvement serait-il nécessairement positif ? Il serait effectivement évolutionniste, en ce qu’il conduirait l’État, qui a dans ce scénario modelé par lui-même la Société et l’a empêché d’être la résultante d’un ordre spontané, l’a détruite et l’a faite sombrer dans la décadence morale, à protéger les Droits Naturels (pour les minarchistes) ou à disparaître (pour les anarcho-capitalistes).

« Lorsque la Spoliation est devenue le moyen d’existence d’une agglomération d’hommes unis entre eux par le lien social, ils se font bientôt une loi qui la sanctionne, une morale qui la glorifie. » Frédéric Bastiat

Le Totalitarisme serait la résultante de l’interdiction de l’usage des Droits Naturels :

Si le Principe de Non-Agression n’a pas de validité philosophique, que les Droits Naturels sont inutiles et que l’agression est nécessaire, il n’existe, ma foi, aucun rempart moral ni éthique à la mise en place des pires systèmes et totalitarismes. Qui mieux que la nature-même de l’Homme peut être un rempart à l’omnipotence de l’État ? Si ce principe n’est effectivement pas valide, qu’est ce qui, par exemple, empêche moralement un individu d’en enfermer un autre dans un camp à cause de sa religion ou de ses idées ? Quelles limites imposaient à la Loi, hormis elle-même ? Si les Droits Naturels, résultat de la raison humaine, n’existent pas, quel bouclier nous reste-t-il contre le dangereux Positivisme ?
Si les lois acquièrent leur légitimité par le simple fait qu’elle aient été validées par le législateur et non pas car elles respectent des principes naturels, alors de fait, rien ne peut nous permettre de considérer les dispositions illégitimes mises en place sous l’Allemagne nazie ou l’URSS de Staline.

« Rejeter le droit naturel revient à dire que tout droit est positif, autrement dit que le droit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays. Or, il est évident et parfaitement sensé de parler de lois et de décisions injustes. En portant de tels jugements, nous impliquons qu’il y a un étalon du juste et de l’injuste qui est indépendant du droit positif et qui lui est supérieur: un étalon grâce auquel nous sommes capables de juger du droit positif. » Leo Strauss

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