Par CorsicanLibertarian,
Je suis contre la consommation de drogue, mais cela ne m’empêche pas d’être contre la prohibition, car celle-ci est immorale et est contraire aux Droits Naturels de l’homme
Chaque homme est de nature propriétaire : il est avant tout propriétaire de lui-même. Le rôle de la loi juste est de protéger l’homme contre les semblables qui lui voudraient du mal. Elle n’a pas cure du mal que les gens s’infligent à eux-mêmes : les Vices, irrévocablement, ne sont pas des Crimes. Car si un Crime est la destruction d’autrui, un Vice est la destruction de soi.
« Les vices ne sont pas des crimes. » Lysander Spooner
Or, si chaque homme dispose librement de lui-même et de ses Droits et qu’il n’agresse nullement autrui, il s’en suit que l’Homme possède un Droit Naturel à se détruire si il le souhaite, aussi malheureux que cela puisse être. Un homme peut avoir toutes les vertus que la nature est engendrée, il ne bénéficie d’aucun droit pour réduire autrui en esclavage. Il ne peut lui imposer ses Vertus, de la même manière qu’il serait le premier à se renfrogner si c’était le type de Vice qu’il cautionnait qui devait être violemment résolu. Les seuls droits qu’un homme possède sont ceux que la nature lui a offert : le droit de librement disposer de soi-même, le droit de profiter de tout ce qu’il a créé à l’aide de ses efforts, le droit de s’associer, le droit de se faire justice lorsqu’un agresseur se présente à lui. Ainsi, nul ne peut se faire justice contre un « drogué » pour la simple et bonne raison qu’il n’y a de justice à rendre. L’homme qui exprime une sentence, non pas car il y a agression, mais car il y a Vice, ne fait pas justice mais la détruit.
Le premier argument qu’on pourrait utiliser contre légalisation est celui-ci : lorsque nous consommons des substances dangereuses, nous pouvons être plus facilement tenté d’agresser autrui, je répondrai ceci. Dans l’état de pré-absorption où l’individu était pleinement conscient, il prend le risque de voir aggraver sa peine si il agresse quelqu’un lorsqu’il est toujours sous l’effet de la substance ou en état d’ivresse.
Le second argument qu’on pourrait présenter en faveur de la prohibition est en soit, peu ou prou, quasiment le même : la drogue (remplacé « drogue » par tout et n’importe quoi, ça marchera toujours pour les prohibitionnistes) pouvant entraîner des situations de non-respect du Droit, elle doit être prohibé. Or, si nous devions interdire tout ce qui peut potentiellement entraîner une situation de violation de Droits, la Liberté fonderait comme neige au soleil et il n’y aurait, paradoxalement, plus de Droits à faire respecter. C’est cette position qui a entraîné la prohibition de l’alcool dans les années 20 aux États-Unis, avec les conséquences que l’on connaît. D’ailleurs cette position pourrait d’ailleurs entraîner la prohibition d’à peu près n’importe quoi, car il n’y a pas de situation-type où les Droits soient respectés à chaque fois qu’elle se réitère. User de cette position, c’est potentiellement transformer en une société avec des problèmes de Vices en société sous la tutelle d’un planificateur tyrannique.
Un jeune conducteur fait un carambolage et tue 10 personnes avec sa voiture ? Interdisons la voiture !
Le stresse entraîne des conflits réguliers, qui faît que certains en arrivent parfois au pugîlat ? Forçons les gens à ce qu’ils soient des loques en prenant des cachets, ils n’auront plus la force de se battre ! Ou mieux, interdisons le stresse !
Nous devons abondonner, comme le disait un de mes camarades il y a plusieurs mois sur Contrepoints, nos tocs prohitionnistes. Nous devons perdre cette habitude à penser qu’un problème moral (drogue, alcool, racisme, etc..) mérite une solution légale, une « solution » coercitive. Les solutions du marché et de la libre-association, comme les associations d’aide, d’information, l’amélioration des produits par la concurrence ou simplement le boycottage sont des solutions permettant de respecter les Droits Naturels de chacun tout en régleant des problèmes moraux.
“Un homme libre doit pouvoir supposer que ses semblables agissent et vivent d’une façon différente de celle qu’il estime être la bonne, et il doit perdre l’habitude d’appeler la police dès que quelque chose ne lui convient pas.” Ludwig Von Mises