Par CorsicanLibertarian,
De manière générale, les étatistes critiquent les libertariens pour l’extrêmisme de leur pensée. Sauf que tous les extrêmismes (c’est-à-dire la cohérence dans les principes moraux) ne se valent pas et ne conduisent pas au même endroit. Lorsque les socialistes critiquent l’extrêmisme de la pensée libertarienne, ils critiquent implicitement le leur. Si ils étaient extrêmistes, c’est-à-dire cohérents, ils seraient à l’heure d’aujourd’hui potentiellement au Front National, ce qui peut avoir le don de les importuner grandement. Le programme du Front National est un mélange de Socialisme d’État et de la thèse de l’État corporatif fasciste car la thématique principal du programme est la nationalisation de pans entiers de l’économie et la constitution de monopoles coercitifs privés, via le protectionnisme et la restriction de la concurrence. C’est un fait. Essayez donc de trouver une parcelle de libéralisme dans tout ce fatra frontiste. Le socialisme ,si il est en théorie internationaliste, est violemment nationaliste et impérialiste lorsqu’il est mis en application.
Au fond, la France de nos jours n’est pas caractérisé par un Socialisme d’État. C’est vrai, il y a un État-Providence très gros, mais la société française est surtout caractérisée par un corporatisme excessif, qui ne dis pas sans nom. D’un côté, on a la gauche qui pense que les pauvres ne pourraient pas vivre sans elle, et qui l’enchaîne pour la protéger. Et de l’autre, on a la droite, qui dit que les pauvres sont des assistés, mais qui n’hésite pas à faire peser le poids des politiques corporatistes sur le dos des contribuables. Je ne sais pas quelle approche est la plus risible. Sur ce sujet, je ne peux m’exprimer mieux que Frédéric Bastiat, qui déclara :
« Ce qu’on me reproche, c’est précisément ce dont je m’honore. Oui, j’ai voté avec la droite contre la gauche, quand il s’est agi de résister au débordement des fausses idées populaires. Oui, j’ai voté avec la gauche contre la droite, quand les légitimes griefs de la classe pauvre et souffrante ont été méconnus. Il se peut que par là, je me sois aliéné les deux partis, et que je reste écrasé au milieu. N’importe. J’ai la conscience d’avoir été fidèle à mes engagements, logique, impartial, juste, prudent, maître de moi-même. Ceux qui m’accusent se sentent, sans doute, la force de mieux faire. S’il en est ainsi, que le pays les nomme à ma place. »
Le problème, ce n’est pas Hollande, Lepen, Mélenchon, Sarkozy ; le problème, c’est le pouvoir et les privilèges qu’il « offre ». Pourquoi tout le monde a peur des « extrêmes » ? Car un extrêmiste est cohérent et va au bout de ses idées (les idées étatistes en l’occurrence). La suite logique du partage du travail commencée par le PS, c’est le partage du travail pour les nationaux proposé par le FN. La suite logique de la politique industrielle et corporatiste mise en place, c’est la planification complète. Il n’y a que deux voies, l’État ou la libre association. Et c’est pour cela que les étatistes modérés sont effrayés. Car ils savent qu’ils vont devoir faire un choix. Où ils seront cohérents et voteront FN/FDG, ou bien ils renieront leurs maitres.