Billet – Uberpop contre Taxis : emploi contre corporatisme.

 

C’est une véritable Guerre ouverte entre les utilisateurs de l’application Uberpop et les chauffeurs de Taxis partout en France. Les derniers réclamant des « autorités » étatiques, le bannissement pur et simple d’Uberpop du sol Français, et semblent prêts à tout, même de l’usage de la force comme on peut le voir dans l’actualité récente.

 

D’où vient cette friction ?

 

Elle vient tout simplement du fait que les chauffeurs de taxi –comme beaucoup d’autres corps de métiers- disposent d’un monopole privé dans « le transport d’usagers avec chauffeur ». En effet, comme les notaires, les chauffeurs de taxi doivent pour pouvoir exercer cette profession acheter une « Licence » valant souvent son pesant d’or (plusieurs centaines de milliers d’euros) dans la plupart des grandes villes, ce qui a pour effet d’endetter leurs acquéreurs sur plusieurs années. Perdre ce monopole impliquerait une perte sèche pour eux.

 

A qui la faute ?

 

Au corporatisme Français, qui ne date pas d’hier. En effet, sous l’Ancien Régime, au delà de la division triptyque –clergé – noblesse- tiers état, existait une division dans la division : les corps de métiers.

Pour accéder à ces corps, c’était simple, il fallait acheter une charge vénale au prix fort, ces charges étaient –pour la plupart- héréditaires, sans aucune considération de compétence… (Aujourd’hui ça n’a guère changer, dans la plupart des cas les licences sont transmises aux héritiers…)
Organisés comme de véritables États dans l’État avec leurs règles propres à chacune, le poids de ces « corps » dans la relation avec le pouvoir était considérable, ce qui avait conséquence de bloquer toute expansion économique de la France sous l’Ancien Régime, pendant que l’Angleterre « brillait » sur ce terrain. Turgot, s’y était confronté, mais en vain. Ce sera la loi « Le Chapelier » de 1791 qui aura raison de ces « corps », tout du moins officiellement. Bien que la majeure partie des corporations furent en effet annihilées, des résidus –de gros même- subsistaient et subsistent encore, on peut parler par exemple des… serruriers.

 

Pourquoi ne pas les supprimer « définitivement » ?

 

Tâche difficile, puisque l’équité exige l’indemnisation des membres de corps à démanteler. Ce qui est cher, surtout en période de croissance nulle, sans compter l’esprit corporatiste de nos politiques. Un exemple récent c’est la suppression des « avoués des Cours d’appel », remplacés aujourd’hui par un système informatisé. Leur licence n’est à ce jour pas encore remboursé, qui paie ? Le justiciable par l’intermédiaire d’un timbre fiscal de 200 euros. La suppression de ces monopoles imposés n’est dans la pratique pas chose aisée. Puisque l’État dénie toute responsabilité et en fait payer le prix fort ces « coutumes » archaïques. Pour ce qui est de la loi Macron, elle n’est en réalité que résiduelle puisqu’elle ne vise que dogmatiquement certains corps de métiers (notaires, avocats, huissier), en omettant tous le reste, on peut reparler des serruriers… de plus ne résistant pas aux pressions exercées, cette Loi Macron s’en est retrouvée vidée.

 

Les solutions en l’état actuel des choses sont quasiment inexistantes, sauf pour les citoyens de mettre la main à la poche… dans tous les cas. Plumés avec le moins de cris possible en l’occurrence.

 

Uberpop dans ce cas, quelle légitimité ?

 

Si Uberpop fait grincer des dents, il est le résultat naturel d’un marché en perpétuelle fluctuation, uber innove en ouvrant le champ des possibles à ses utilisateurs. Uber est moins cher que le taxi puisque les chauffeurs uber sont souvent de simples particuliers qui mettent à disposition –volontairement- leur véhicule, le plus souvent pour arrondir leur fin de mois et non pour engraisser le grand Capital, n’en déplaisent à certains. Et rajoutons que les taxis ne sont pas plus professionnels que les bénéficiaires d’uber, puisqu’ils ne font que l’effort… d’acheter leur passe-droit (cependant après le passage d’un « examen-formalité »). Les utilisateurs d’uber sont tout autant légitimes que les chauffeurs de taxis. L’illégalité d’Uber est plus que douteuse. De plus, si ce monopole des « taxis » advenait à disparaître, l’emploi n’en disparaîtra pas moins, celui-ci sera juste transféré dans d’autres secteurs (par exemple : une société de GPS), chez uber, ou dans de nouvelles de sociétés de véhicules avec chauffeurs concurrentes etc…

 

Toutefois, cette « Guerre » n’est pas prête de se terminer tant que « l’effort » d’anéantir une fois pour tout le relent « corporatiste » du paysage Français. Dans tous les cas, le citoyen en sera la seule victime.

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